Ralentissons, c'est l'automne !
Pour certain-ne-s, l’automne s’apparente à une saison triste : la nature se meurt autour de nous, tout est plus humide et nos extrémités se refroidissent. C’est l’époque des pulls et des paquets de mouchoirs, des départs et retours à la maison dans le noir. On s’inquiète aussi parfois des factures de chauffage et l’on redécouvre avec surprise quelques objets laissés dans nos poches l’hiver dernier. Témoins de l’année écoulée, ils nous rappellent avec nostalgie ce que nous faisions à l’époque et, inéluctable, ce que le temps passe vite. D’autres portent un regard tout différent sur l’automne. S’émerveillant devant les robes enflammées des arbres, les lumières rayonnantes des fins de journées, ils admirent sur l’instant le puissant processus en cours. Parce que quoi que l’on fasse, le cycle de la nature est permanent. L’automne et l’hiver sont inévitables, ils font partie du cycle de la vie. Sans eux, ni printemps ni été ; les feuilles qui meurent deviennent la nourriture de demain.
Si nous sommes attentifs à ce que nous révèle discrètement notre corps à l’automne, nous pouvons sentir qu’un temps de récupération plus important est nécessaire, qu’une heure supplémentaire peut facilement être ajoutée à notre sommeil. Nous sommes invités à un peu plus de calme, de repli, d’introspection. Parfois même, un épisode de déprime peut traverser cette saison, mais il faut se dire que ces sensations ne sont que passagères et qu’un peu de solitude est peut être nécessaire afin de mieux repartir.
Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, l’automne nous appelle à prendre soin de nos poumons, et nous pouvons le faire directement via notre alimentation. Vous trouverez ci-dessous quelques conseils à mettre facilement en pratique. Un prochain article sera consacré aux plantes médicinales de l’automne. Les adeptes de tisanes y trouveront de quoi se délecter ! En attendant, voyons de quoi peut se composer notre assiette :
Toutes les saveurs piquantes vont tonifier nos poumons (gingembre, ail, piment poivre, radis noir, navet…). Attention tout de même à ne pas en abuser : si vous vous sentez très fatigué-e, celles-ci peuvent disperser le peu d’énergie dont vous disposez ;
En remplacement des crudités de l’été, vous pouvez introduire une petite portion de légumineuses, 2 à 3 fois par semaine (pois chiches, haricots rouges, lentilles corail…). Veillez également à ce que les céréales ne dépassent pas 1/3 de l’assiette totale (pain, pâtes, riz etc.) ;
Manger des châtaignes ! A faible dose (5 à 10 par jour), elles sont excellentes pour le système nerveux ;
Préférer les fruits locaux (pommes, poires, raisin) aux agrumes ;
Augmenter l’apport en viandes blanches d’excellente qualité 2 à 3 fois par semaine (volailles, poissons, œufs bios), et diminuer la consommation de viandes rouges, pas plus d’1 à 2 fois par semaine ;
Assaisonner quotidiennement vos plats avec des huiles végétales riches en Oméga 3 (les choisir bio, de première pression à froid, et les conserver au frais et à l’abri de la lumière) : colza, noix, noisette, cameline ;
Introduire à volonté tous les légumes de couleur orange (butternut, potimarrons, carotte, courges etc.) ;
…Et bien-sûr, prendre le temps de mastiquer, de savourer chaque aliments, bref de prendre du plaisir !
Marie-Louise Grognet
Naturopathe