La naturopathie, oui mais écologique !
Face à l’urgence climatique, le domaine de la santé au naturel a lui aussi des progrès à faire. Nous avons la chance d’habiter un territoire où poussent naturellement plusieurs centaines de plantes médicinales. Elles nous font du bien sur le plan digestif, neurologique, endocrinien, articulaire… Ces plantes sont directement disponibles dans la nature, ou bien chez des petits producteurs bio et locaux. Ainsi, en s’approvisionnant au plus près, on limite l’empreinte écologique liée au transport des plantes et on se réapproprie la connaissance de la flore de notre territoire. Il ne s’agit pas de se désintéresser des plantes des autres continents, mais simplement de se poser la question du coût environnemental relatif à leur consommation. Quel sens y a-t-il par exemple à consommer de l’acérola une bonne partie de l’hiver, alors que nèfles, cynorrhodons et baies d’argousier proposent, elles aussi, d’intéressantes teneurs en vitamine C, et poussent près de chez nous ?
D’ailleurs, peut-on vraiment se faire du bien autrement qu’en veillant à la qualité de l’environnement, donc en ayant conscience des conséquences de ses propres actes sur cet environnement ? Pour nous, la réponse est claire : prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de ce qui nous entoure. Parce que la nature nous donne des outils de santé, à nous de lui « rendre » de la bienveillance. La relation n’est pas à sens unique. C’est ainsi qu’en prenant soin de la planète, on prend, aussi, soin de soi… et inversement !
Le mois d’octobre est intéressant pour illustrer ce raisonnement. Alors que nous nous apprêtons à renforcer notre organisme avant d’entrer dans la saison hivernale, nous pouvons faire le choix du local dans notre alimentation par exemple, en intégrant régulièrement de l’ail cru, des légumes lactofermentés, et augmenter la proportion de légumes colorés dans notre assiette (courges, potimarrons…).
Un petit rituel peut être mis en place : laisser fondre une cuillère à café de miel bio sous la langue tous les matins à jeun. En tisane quotidienne, les sommités fleuries de thym commun (Thymus communis), de lavande fine (Lavandula officinalis) et de sureau noir (Sambucus nigra) pourront parfaitement s’associer en synergie préventive.
Enfin, il n’est jamais inutile de le rappeler : du repos, du temps libre, et des balades en extérieur !
Article paru dans le journal l'âge de faire n°145
Marie-Louise Grognet
Naturopathe