Moins de bruit, plus de temps

Fréquents sont les témoignages de personnes ayant respiré une certaine tranquillité pendant le confinement. Certaines éprouvent même de l’appréhension quant à la reprise de leur activité. Se fondre de nouveau dans les embouteillages, sentir que tout s’accélère, organiser sa journée à la minute, être réactif en permanence. Après deux mois de pause, le contraste saute aux yeux : souhaitons-nous ré-embrayer sur la même vitesse ? Ou bien souhaitons-nous ralentir, répondre plus strictement à nos besoins profonds ?

Être en bonne santé ne se limite pas à décorer son assiette d’aliments santé ou bien à consommer des plantes médicinales. Si ces outils ont certes un impact considérable, l’approche naturopathique couvre un champ plus vaste : la personne et, son environnement. Si notre rythme de vie ne nous convient pas, un phénomène de rupture finit par se présenter. Des troubles métaboliques apparaissent, jusqu’à limiter la personne dans sa capacité à interagir avec le monde. Parfois, cela se manifeste par un burn out, une rupture avec le quotidien. À cet instant, notre corps exprime une unique chose : une saturation, un puissant besoin de changement.

Il nous faut alors réapprendre à écouter notre corps. Si pendant plusieurs années nous avons accéléré toujours plus, et qu’avec ce rythme nous avons obtenu valorisation et récompense, nous avons inscrit profondément dans notre inconscient que notre équilibre reposait sur cet unique schéma : notre capacité à nous dépasser constamment. Or, lorsque l’on s’arrête un instant, que l’on s’accorde un temps pour prendre du recul, nous nous apercevons souvent que notre bonheur repose sur un ensemble plus simple, et souvent plus respectueux des autres.

Ainsi, la naturopathie ne se contente pas de questionner l’alimentation ni de disposer de connaissances fines sur les propriétés thérapeutiques des plantes. C’est un chemin de vie. Il s’agit de tendre en permanence vers un état d’équilibre, d’entretenir notre joie de vivre au sens strict. Nous pouvons avoir tendance à nous en éloigner, mais le plus important est de garder cet objectif en fond, et de faire du mieux que l’on peut. Loin derrière nous se trouvent les régimes et programmes santé restrictifs qui ne tiennent pas compte de l’aspect émotionnel. Ici, nous travaillons avec la personne, dans sa globalité.

Article paru dans le journal l'âge de faire n°152

Marie-Louise Grognet

Naturopathe